En racontant aux gens ce que nous avons fait le printemps dernier, beaucoup d’entre eux restent bouche bée. « Quoi ? Vous avez sillonné la Californie avec trois camping-cars, huit enfants et sept adultes ? Avez-vous perdu la raison ? » Pas du tout ! Et on s’est super bien amusés – lorsque ce n’était pas vachement épuisant. Et d’autant plus les enfants. Aujourd’hui encore, ils parlent avec enthousiasme de voyager et de dormir dans leurs camping-cars, des palmiers et des parcs de skate, des burgers et des frites, et des nombreux enfants qu’ils ont côtoyé chaque jour. Rétrospectivement, ils parlent même de leurs « vacances les plus cools de tous les temps ». Nous, les adultes, nous sommes un peu plus réservés.
Mais bien entendu, nous sommes également enthousiasmés lorsque nous repensons à notre mois à Cali. Par exemple aux époustouflants - et si différents ! - paysages que nous avons rencontrés lors de notre voyage de Los Angeles à travers l’arrière-pays jusqu’à San Francisco et retour le long de la Pacific Highway : le skyline du centre-ville de Los Angeles, Venice Beach avec ses corps fermes et ses hippies radieux, les déserts magiques autour de Palm Springs, les denses forêts de séquoias de Sequoia et Yosemite, les autoroutes à perte de vue, les luxuriantes plantations d’orangers et de citronniers dans la Central California Valley, les jungles de béton stériles des banlieues avec leurs panneaux McDonalds, les vues à couper le souffle et les ponts de San Francisco, les villes coloniales espagnoles le long de la route côtière du Pacifique et les plages de rêve souvent désertées. Et sans oublier les animaux ! Seul un zoo compte plus d’espèces. En Californie, on peut les observer en pleine nature : serpents, mouffettes, merles bleus, écureuils gris, otaries, pics, lièvres, tortues et baleines grises - le programme complet.
Les repas et les conversations en commun, les fous rires hystériques, les séances de jeu de l’élastique et les « late night drings » devant nos camping-cars - quand les enfants étaient enfin au lit - sont également en bonne mémoire ! Nais voilà : pour en arriver là, nous avons parcouru des centaines de kilomètres presque tous les jours, fait des courses en cours de route pour 15 personnes, amusé les enfants, planifié des itinéraires et googlé de beaux terrains de camping. Et en arrivant à ces derniers, il était temps de visiter la « laundry », de faire la lessive, de cuisiner, de manger dans ce tohu-bohu, par la suite de laver une tonne de vaisselle, de gronder les enfants, de consoler les enfants, d’expédier les enfants au lit. On pourrait dire que tout est comme à la maison. Pas tout à fait. Car à la maison, le soleil californien ne brille pas sur le visage et on ne se réveille pas chaque matin avec ses copains dans un nouvel endroit.
Inoubliable d’ailleurs également les visages du personnel de service des restaurants et des cafés, qui ne savaient pas s’ils devaient rire ou pleurer à la vue de notre meute de quinze personnes. Il y avait ce restaurant thaïlandais à downtown LA, qui après notre visite - avec hurlements et accident obligatoires - a immédiatement baissé ses stores. C’est probablement pour cette raison que nous préférions cuisiner nous-mêmes. Nos camping-cars, appelés « RV » (« Recreational Vehicle ») en Amérique, offraient l’équipement de cuisine parfait, y compris un four pour notre snack préféré : crispy kale. C’était incroyable ce que nos chefs cuisiniers de camping ont concocté dans ces mini cuisines. Nous avons vite apprécié le fait que l’on a toujours tout avec soi lorsqu’on part en vacances en camping-car. Peu importe où l’on va, le lit, le réfrigérateur et la douche sont déjà là. Ou comme l’un de nos enfants en route l’a dit un jour avec justesse : « Comme un escargot et sa petite maison, hein ? » Autrement dit, des vacances que nous n’oublierons jamais.
Joshua Tree National Park
Les déserts autour de Palm Springs sont tout simplement magiques ! Entouré de joshua trees (arbres de Josué) noueux (vous les connaissez peut-être grâce à l’album du même nom d’U2), de vents chauds, de fleurs du désert et de toutes sortes d’animaux, on sent ici le véritable esprit indien. Surtout le soir, lorsque la chaleur se dissipe lentement (en été, il peut faire jusqu’à 50 degrés pendant la journée), que les roches lisses brillent en tons rougeâtres et que les coyotes se mettent à hurler. Notre camping.
Red Rock Canyon
La terre indienne ! Des rochers rouges et hauts à perte de vue, avec des éperons ressemblant à des dents de dinosaure géantes. On attend presque qu’un chef indien de la tribu Kawaiisu (qui peuplaient autrefois ces canyons) apparaisse sur l’un d’eux et envoie des signaux de fumée. Un grand panneau informe sur la faune et la flore locale. Attention : il y a des serpents à sonnettes venimeux ici. Et la nuit, un fort vent souffle dans le canyon et secoue le camping-car. Aventureux ! Camping.
San Francisco
Inoubliable le moment où l’on débouche dans la baie de San Francisco avec son camping-car, en provenance des parcs nationaux. La vaste mer, les nombreux ponts suspendus, les collines et cette magnifique ville qui scintille de promesses et vous interpelle : « Bienvenue à la civilisation ! ». Et un peu plus doucement, et seulement à une partie des voyageurs : « Let’s go shopping! »
Whale Watching
Particulièrement par temps brumeux, les baleines grises apparaissent au large des côtes de la Pacific Highway, au sud de Monterrey. Autour de Big Sur, il est particulièrement intéressant de repérer des fontaines et des taches sombres dans la mer. Face à ces géants de la mer, l’homme devient tout petit et révérencieux.
Carmel Beach
La ville côtière est beaucoup trop « posh » à notre goût, les chalets trop coquets, les magasins trop chers et il y a trop de terrains de golf. Ah oui ! Et Clint Eastwood a été maire de cette ville. Mais il faut admettre une chose à propos de Carmel by the Sea : sa plage est incroyablement belle et longue, avec du sable poudreux et blanc, dans lequel on aimerait s’enterrer jusqu’au cou et rester pour toujours.
Compter les étoiles dans la ville du désert de Twentyninepalms
Le resort « old school » 29 Palms Inn vaut certainement le détour. De préférence sans camping-car, car il vaut vraiment la peine de passer quelques nuits dans les charmantes chalets et les maisons adobe. Autour de l’Oasis of Mara, une oasis au milieu du désert, prolifèrent les palmiers et une variété d’oiseaux et de tortues y trouvent un refuge. Le bâtiment principal et la piscine des années 40 se nichent autour de deux imposants palmiers ancestraux. La nourriture est également servie à la piscine (il y a un menu pour les enfants). Les repas sont cuisinés avec des ingrédients provenant presque tous du propre jardin. Et la nuit, on compte les étoiles dans le ciel du désert ! Et pendant que vous y êtes, Pioneertown, à dix minutes en voiture du bled de Yucca Valley, mérite une visite. L’ancien plateau de tournage d’un film western des années 40 semble sorti tout droit d’une bande dessinée de Lucky Luke. On y trouve également le fabuleux saloon Pappy & Harriet’s, où des concerts d’indie rock ont lieu en soirée.
Breakfast au Deetjens Big Sur Inn
Grâce à son emplacement, Big Sur est considéré à juste titre comme le joyau le long du Highway Number One. Et le « Deetjens » est l’endroit idéal pour se remettre un peu des rigueurs de la vie en camping-car qui s’annonce. Au passage, nous y avons savouré le meilleur « breakfast » de notre voyage. Blueberry pancakes, œufs Bénédicte, huevos con chorizo ou granola maison, pour ne nommer que quelques-unes des délicatesses que nous avons consommées dans ce restaurant cosy. Fondé dans les années trente par un Norvégien, le Deetjens offre non seulement des points forts culinaires, mais également les plus beaux chalets en bois, cachés au milieu de la forêt. Nous reviendrons !
Burgers cool au Three Rivers
La petite bourgade à l’entrée des parcs nationaux Sequoia et Kings est considérée comme l’une des petites villes les plus cool de Californie. Le village s’étend le long de la route qui mène aux imposants séquoias du parc de Sequoia. Ici, tout est totalement décontracté, avec de nombreux magasins hippies et un super restaurant en plein air appelé The Ol Buckaroo. Protégé de la route, avec une terrasse ouverte sur la rivière, ce joyau est disposé autour d’un beau « food truck ». De délicieux hamburgers et de la bière brassée à la maison en sortent.
Parcs de skate à gogo
Chaque petite ville californienne qui se respecte possède un parc de skate. Bien sûr : le skateboard a été inventé au Golden State et est donc un sport populaire comme le surf. On ressent encore un esprit de « coolness » et de liberté lorsqu’on observe les skateurs - ou même lorsqu’on monte soi-même sur une planche. Quelques-uns des parcs de skate les plus branchés :
San Luis Obispo, flambant neuf et avec wave en porte-à-faux
Santa Barbara, directement en bord de mer
Un dernier verre with a view
Après vingt jours sur la route en camping-car, le bar de la terrasse sur le toit de l’hôtel Standard Hotel à Downtown LA était l’endroit parfait pour notre dernière soirée en Californie. Avec un mojito à la main, un son R’n’B à l’oreille et une vue imprenable sur les « skyscrapers » illuminés du centre-ville – quoi de plus merveilleux pour couronner un roadtrip.