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« Il es avant tout important de se confronter à la peur, et ce à jeun, sans médicament ni alcool » ~ Thomas Wey
La peur de l’avion est-elle fréquente ?
La peur de l’avion est considérée comme un trouble anxieux spécifique, mais n’est que très rarement formulée comme diagnostic par le médecin. C’est pourquoi des enquêtes sont menées pour déterminer la fréquence réelle de la peur de l’avion. Plus d’un tiers des personnes interrogées déclarent ne pas se sentir à l’aise en avion. Seuls 16 % déclarent avoir réellement peur en avion. On peut donc dire que la peur de l’avion est bel et bien fréquente.
Nombreux sont donc concernés. Le sujet demeure-t-il tabou ?
Plus aussi fortement qu’avant. Mais la société préfère passer sous silence tout trouble psychique plutôt que de l’avouer ouvertement. Chez nous, la peur est toujours considérée comme une faiblesse ou du moins comme quelque chose de plutôt inconvenant. Mais ce qui a changé, c’est que de plus en plus de personnes demandent une aide professionnelle. Par ailleurs, nous remarquons dans les séminaires que la jeune génération a moins de mal à s’avouer cette peur.
Existe-t-il un profil type des personnes qui ont peur de l’avion ?
La peur de l’avion se manifeste de manière très différente. Dans les séminaires, il est extrêmement utile que les participants reconnaissent que « leur peur de l’avion » est très individuelle – les autres évaluent les choses différemment. Les anxiogènes sont parfois très différents, le point commun étant que l’on « atteint ses limites » en prenant l’avion. Le moment, l’intensité et la cause du déclenchement de la peur varient légèrement d’une personne à l’autre. La peur peut également évoluer au fil du temps, en fonction de la manière dont on la gère.
Comment peut-on y remédier à court ou à long terme ?
Il est avant tout important de se confronter à la peur, et ce à jeun, sans médicaments ni alcool. Il ne faut pas éviter les voyages en avion, ni même y renoncer complètement. Il peut suffire d’entreprendre un voyage avec un compagnon de voyage qui inspire confiance. Néanmoins, un accompagnement thérapeutique peut s’avérer nécessaire. Pour beaucoup, un accompagnement sous la forme d’un séminaire peut avoir un impact important. L’un des avantages d’un séminaire est la dynamique de groupe. On aborde ensemble ce problème de peur et on peut se soutenir mutuellement. Il ne s’agit alors plus seulement de simples prises de conscience, mais d’une expérience commune. Par ailleurs, une bonne préparation devrait inclure les aspects suivants : une arrivée sans stress avec suffisamment de temps, des vêtements confortables et de quoi manger et boire, car la peur de l’avion demande beaucoup d’énergie. Beaucoup ne veulent pas se faire remarquer négativement par leur peur et se créent ainsi une forte pression. Mon conseil : avouer sa peur à l’équipage. Le personnel de bord sait comment réagir et la pression diminue considérablement pour les personnes concernées.
Si rien n’y fait, partir en vacances en voiture ?
Se croire plus en sécurité en voiture est une illusion de l’esprit. Lorsqu’on est soi-même au volant, on a l’impression de tout maîtriser. Pourtant, statistiquement, prendre l’avion est plus sûr que de voyager en voiture. D’ailleurs, l’écrivain Ödön von Horvath préférait éviter de conduire par peur et, ironie du sort, c’est en tant que piéton qu’il fut écrasé par une branche d’arbre.